#9 – Les salons : un bon moyen de développer son réseau

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Dans les locaux de Produrable, Cécile Colonna d’Istria nous partage les moments forts et les préparatifs du “salon professionnel du développement durable” prévu fin avril 2020 en plein pic de l’épidémie. L’édition 2020 de l’événement sera finalement décalé au 7 et 8 septembre prochain au Palais des Congrès de Paris, dans les meilleures conditions.

Comment avez vous géré la période du confinement ?

Produrable 2020

M.S : Bonjour Cécile !

C.C : Bonjour Melody !

M.S : Comment avez-vous vécu cette période de confinement ?

C.C : Pour nous organisateur, en pleine épidémie, le confinement était une période d’incertitude et de stress. Repositionner un événement comme Produrable, ce n’est pas une simple paire de manche. Bien évidemment, nous n’avons pas la même configuration que l’année dernière en terme de lieu, mais nous avons 11 salles de conférences, une belle programmation et des surfaces occupées par nos partenaires avec beaucoup de rencontres conviviales de prévues. Nous sommes heureux d’annoncer ces dates du 7 et 8 septembre comme communiqué par le Gouvernement dernièrement.

Depuis quelques jours, nous recevons beaucoup d’appels, nous essaierons de satisfaire tout le monde.

Nous avons envie de donner le coup d’envoi à cette relance économique essentielle, mais il faut qu’elle s’inscrive réellement dans une accélération des actions environnementales et globalement sociétales.

Comment est venue l’idée de créer Produrable ?

C.C : Il y a quelques années, je faisais partie d’une société organisatrice de salon BtoB où j’ai exercé pendant 15 ans. Par la suite, en 2007, j’ai été amenée à rencontrer des personnes qui m’ont alertée sur des nouveaux métiers tels que Responsable environnement, Responsable RSE, etc. Cette demande raisonne, m’interpelle et me touche, au point que je me suis documentée sur le sujet. Cette veille a révélé une appétence en moi.

Je me suis dis que c’est passionnant, que c’est l’avenir et que le développement durable constitue une grande révolution.

A l’époque, Il y a 13 ans, il n’existait qu’une dizaine de grands patrons humanistes qui s’interrogeaient sur ce sujet. Aujourd’hui, ils sont beaucoup plus nombreux.

J’ai donc quitté l’entreprise pour créer Produrable avec la conviction :

  • qu’il fallait passer de la stratégie à l’action,
  • qu’il existait des leviers de création de valeurs dans tous les domaines (économiques, environnementaux et sociaux),
  • qu’à terme, il serait discriminant (dans le bon sens du terme) de ne pas s’engager, que les entreprises engagées gagneraient des parts du marché,
  • et que ce serait un joli moyen d’attirer et de garder ses talents.

M.S : Après cette phase de recherche affamée et de prise de décision, comment s’est fait la 1ère édition du Salon ?

C.C : Pour la première édition, j’ai réuni 80 000 euros et j’ai recruté une jeune personne qui me faisait confiance pour commencer avec un contrat d’apprentissage.

Nous nous sommes lancées toutes les deux, avec nos ordinateurs, ma “façon de faire” dans le domaine de l’organisation de salon qui consiste à repérer les réseaux influents et créer un petit comité scientifique. Nous décidons d’un lieu, d’une date, d’une marque et d’un site internet.

L’essentiel est que nous avons bien motivé notre action avec nos objectifs ainsi que les convictions qui nous animaient. C’est sans doute pour cela que le positionnement initial a été bien perçu.

M.S : Comment avez-vous défini la notion de développement durable pour le salon ?

C.C : Lors de la première édition de Produrable, nous avons amené un titre qui est « Intégrer le développement durable au cœur de votre métier” avec comme objectif de scruter l’entreprise au travers de ses métiers, et de s’adresser à chaque profession en leur faisant connaître une nouvelle donnée à intégrer qui est le développement durable.

En d’autres termes, nous étions à l’ère de l’acculturation de l’entreprise et de ses métiers aux enjeux du développement durable, en tenant compte des choses qui ne l’étaient pas.

M.S : Comment organisez-vous et choisissez-vous votre ligne éditoriale ?

C.C : En tant qu’organisatrice d’événement, j’ai une approche par le contenu qui est ma colonne vertébrale. Les premiers motifs de visite sur Produrable sont les conférences avec des titres pertinents. Notre contenu a différent format très inspirant, les ateliers pratico-pratiques, les regards croisés et les échanges de bonnes pratiques entre entreprises.

Nous sommes sur un sujet où il faut partager, diffuser ce qui marche.

En résumé, notre ligne éditoriale part de mon intuition et de la veille que je fais sur ces sujets. Dans le métier d’organisateur, il y a des périodes dans l’année où nous sommes en veille pour mieux préparer le prochain événement. En définissant une ligne conductrice, j’amène un éclairage particulier, une coloration sur les débats durant ces 2 jours, pour chaque édition.

La coloration de 2020 c’est : la sobriété, la solidarité pour la prospérité autour d’un New deal européen. Je suis convaincue que l’Europe a besoin d’un nouveau pacte et d’un nouveau modèle à proposer.

Le confinement qui nous a tous touchés et nous a montré que nous n’avons pas forcément besoin du “toujours plus” qu’il est préférable d’aller vers le mieux et la qualité.

M.S : Qu’en est-il des start-ups moins visibles sur le salon ? Pouvez-vous m’en dire un peu plus sur les speakers ?

C.C : Nous ne mettons généralement pas assez en avant les start-ups, mais je dirais presque le contraire cette année. Nous avons une cinquantaine de start-ups, dans des domaines extrêmement variés, une particularité de Produrable, avec 12 parcours thématiques, nous présentons tous les domaines : la production, la consommation responsable, l’économie circulaire, la transition énergétique et le climat, la mobilité, etc.

Nous mettons en avant nos grands speakers (à peu près au nombre de 450) qui sont de grands experts ou des économistes, parce qu’ils ont une aura particulière et des expertises remarquables.

Nous essayons de faire cohabiter dans nos tables rondes les voix de grands groupes, de PME, de start-ups, et même des sociétés civiles et des ONG.

Régulièrement, nous nous efforçons de mettre autour de la même table, des profils différents, des expériences différentes en les faisant réagir et partager sur un enjeu ou un thème particulier.

Quelle est la culture interne de Produrable et sa vision en tant qu’entreprise ?

M.S : Comment vous recrutez ? Quelle est l’ambition de Produrable ?

C.C : Nous avons travaillé en mode Start-up pendant 12 ans, nous sommes une petite équipe de 3 ou 4 personnes. Je m’entoure de personnes de l’extérieur dont c’est le métier, car c’est plus facile, à qui je confie tout ce qui est relation média. Pour le volet logistique, nous nous appuyons sur des partenaires.

Nous nous concentrons sur ce que nous savons faire, c’est-à-dire faire du contenu, assurer une ligne éditoriale, fédérer, partager, diffuser et créer des partenariats.

Évidemment, nous avons besoin de collaborateurs qui partagent ces valeurs, quand nous rentrons dans le sujet, nous ne pouvons qu’adhérer et en plus, il y a un consensus général sur la préservation et la défense de l’environnement, sur le changement de modèle économique.

Nous avons rejoint le Groupe AEF depuis 1 an, avec lequel nous partageons des valeurs communes et pourrons développer les projets, les équipes, et sûrement décliner un événement que l’on ne peut pas traiter en 2 jours. Nous pensons concevoir des Masterclass et des après-midis de travail une fois par mois ou développer une série de conférences en live.

M.S: Quels étaient les obstacles rencontrés par Produrable ?

C.C : Durant les huit premières années, nous avons rencontrés des difficultés, les trois premières années, la quatrième et cinquième année étaient dédiées au remboursement, ce qui fait que nous avons commencé la septième édition à zéro.

Jusqu’à la huitième édition, chaque mois de décembre, en prévision des prochaines dates prévues fin mars début avril, nous avons toujours fait appel à notre expert-comptable, qui nous soutenait en nous conseillons d’attendre le mois de janvier pour prendre une décision difficile. Et à chaque fois, nous avons tenu bon.

Vers la neuvième et dixième année, nous avons commencé à avoir un peu de vent dans les voiles.

Nous avons tenu, nous avons maintenu notre ligne de conduite et la qualité de notre contenu avec un visitorat qui augmente au fil des années ; nous avons répondu à quelque chose.

L’année 2015 a été décisive pour nous, il y a eu la COP21, l’accélération s’est fait sentir, depuis trois ans, de 2017-2018 nous avons eu un taux de visitorat de 25% et en 2019 un taux de 35%.

Quelle est votre stratégie de démarchage et de communication ?

C.C : Nous avons un partenaire officiel qui est La Poste, ils ont abordé une transformation depuis 10 ans sur le plan du développement durable (neutre en carbone, pionnier sur l’éco-mobilité, etc.). Ils nous soutiennent et nous les remercions particulièrement.
D’autre part, nous avons beaucoup de clients fidèles qui sont des accompagnateurs experts du changement pour les entreprises et qui les aider à passer l’étape de la transition.

Aujourd’hui, initier et innover dans le monde entrepreneurial avec des promesses environnementales et sociales fortes, est plus facile que de transformer “l’existant”.

Actuellement, nous avons beaucoup de partenaires fidèles, mais également beaucoup de demandes d’entreprise pour nous rejoindre. Produrable est une grande communauté, une grande fédération d’acteurs de changement et du changement.

Notre communauté est composée de 45 000 contacts BtoB, dont 25 à 30 000 sont notre cœur de cible composés d’acteurs privés qui se sont inscrits à nos événements et manifestent leur intérêt pour Produrable. En tout, elle est composée d’environ 30 000 personnes dans le secteur privé professionnel et dans le secteur public (ONG, Société civile, leader d’opinion, etc.). Les 15 000 restants sont de potentiels adhérents.

Nous contactons et communiquons via des e-mailings, notre Newsletter, notre nouveau site internet, des relais médias et notre compte Twitter ainsi que mon compte Linkedin géré par notre Responsable de communication et de contenu.

Quel est le prochain défi de Produrable ?

C.C : Le prochain grand défi de Produrable sera “la jeunesse” qui figure parmi les grands zooms du salon, parce qu’elle est beaucoup plus mobilisée que nous (ma génération) sur les enjeux environnementaux, l’inclusion, le partage et la solidarité.

La formation, l’adaptation des compétences aux métiers de demain est le grand défi ; être une nation aussi bien formée qu’informée.

Le conseil de Cécile Colonna d'Istria

Cécile Colonna d'Istria

Ne lâchez rien ! Il faut tenir, croire en soi et ne pas hésiter à se lancer.
Commencez plus tôt ! Entreprenez plus tôt !

Merci Cécile et Venez nombreux à Produrable les 7 et 8 septembre !!

Melody Schmaus, agence CAUSE
Marketing digital et Communication RSE pour un impact positif

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